dimanche 8 octobre 2017

Les plus beaux attraits du monde

Dimanche 8 octobre.   Apres deux jours d'espoir décu nous y voila enfin.  L ' excursion pour l'escalade du Stromboli partira à 12h30, les conditions météorologiques sont propices.  L'ile de Stromboli est moyennement éloignée de Lipari.  Le trajet simple est d'une durée de deux heures.  À l'allée nous faisons escale à mi-parcour sur l'ile de Panarea.  La petite Ile qui compte 87 résidents est une destination prisée du Jet-Set Italien selon ce que on lit sur cette destination.  Les  habitations au crépis blanc immaculé si typiques des Iles Grecque et de la Costa Blanca Espagnol se démarquent par rapport à la majorité des batiments de la Sicile.  Les finis exterieurs sont rarement soignés.  Sans tomber dans la décripitude totale, en Sicile la beauté est brute, sans le raffinement de la Toscane, mais avec toute la richesse de paysages et de panorama incroyable.  L'escale d'une durée de une heure à Panarea nous permet de marcher dans quelques charmantes étroites rues bordées de villas plutôt jolies.  De cette ile le point de vue sur le Stromboli et son panache de fumée volcanique qui se forme et se dissipe au gré de ses activités éruptives variables est interessant.   En approchant de l'ile, à la forme conique, nous pouvons distinguer clairement sur ses flancs les trainées d'anciennes coulées de lave.
Il est pres de 16h00 lorsque nous nous dirigeons vers l'agence des guides de randonnées "Vulcana a Piedi"  Il est obligatoire d'utiliser les services de guides locaux pour acceder au volcan.  Verification préalable des équipements,  bottes de randonnées,  réserve suffisante d'eau, vétements de rechanges et chauds, lampe frontale avec set de batteries supplémentaires,  casque de speologie fourni par l'organisation.  Tous ces équipements peuvent etre loués sur place au besoin.  Nous voila prets pour entreprendre l'éprouvante montée des 900 metres d'altitude qui nous separe du cratere sommital.  À titre de comparaison le Mont-St-Hilaire a 381métres, le Mont St-Anne 625 metres, le Mont Albert dans le Parc de la Gaspesie 850 mètres.  Ici 900 metres sur une pente abrupte en continue.  Les premiers 50 metres sont dans le village, facile.  Rapidement la montée se corse.  Entre des rangées de rosseaux de bambous de 3 metres de haut le sentier grippe sérieusement.   Le guide en tête et le serre-file qui ferment la marche imposent un rythme soutenu.  J'ai chaud, mon t-shirt est trempe et nous ne sommes qu'à 200 mètres.  Pauline n'aura pas de plaisir dans la poursuite de cette randonnée très exigeante.  Avec sagesse elle décide de rebrousser chemin avant d'atteindre le point de non retour.  Seul les entêtés trouveront une certaine satisfaction à la plus exigeante montée que nous nous avions imaginé.  Parmi ces têtus au jugement limité se trouve votre humble serviteur.  À 400 mètres première pause de 3 minutes le temps de changer de T-Shirt et c'est reparti d'un rythme toujours rapide.  Sur les prochains 100 metres à gravir la vegetation se fait de plus en plus rare.  Cela fait plus que une heure trente que nous sommes partis. Les derniers 400 mètres se font sur une surface à l'aspact lunaire.  Nous sillonons sur un sentier de roches volcaniques de plus en plus grosses.  Le rythme de montée est intense.  Au fur et à mesure que l'acide lactique s' accumule dans les muscles des cuisses, le souflle s' intensifie, il raccourci.  La douleur est de plus en plus présente dans les jambes.  A chaque pas je redoute la crampe qui m' obligera à m'immobiliser.   Je me concentre sur la douleur en considerant chaque pas de plus comme une victoire.  L'exercice mental porte fruit, le rythme de ma respiration haletante ralenti, les pas s' accumulent derrière moi.  En avant c'est encore trop loin, trop haut pour y penser.  Il reste 150 mètres à gravir.  Il faut revêtir un chandail supplémentaire,  un coupe-vent, ma tuque légère n'est pas de trop.  Une crête de sable/ cendre volcaniques à franchir, certains craignent les flanc pentus qui s' ouvrent de part et autre vers la base de la montagne surgit des profondeurs de la terre.  50 metres avant d'atteindre le sommet nous nous immobilisons en position d'observation sur un cratere secondaire d'ou s' échappe sporadiquement des volutes de fumée qui ne sont certainement pas produites par un vapoteur en perdition.  Le ciel s' illumine d'un coucher de soleil rougeoiyant dans les hauts nuages pendant que les exploxions de magmas provenant du noyau terrestre se font attendre en vain.  Quelques étincelles surgissent occasionnellement faisant croitre en nous l'espoir du spectacle tant attendu,  c'est en vain.  Le guide attends toujours le OK pour acceder au sommet final, de nombreux groupes nous précedaient, quelques autres nous suivent et attendre eux aussi le go final.  Il fait plutot froid avec le vent intense qui souflle à cette altitude.  Enfin nous grimpons les derniers mêtres dans la noirceur brisée par l'éclairage faiblard de nos frontales.  Du haut du cratère nous pouvons observer l'activité d'une cheminée éruptive qui crache la lave rouge dans les airs.  Les feux de l'enfer probablement.   Interessant comme phénomène géologique mais insatisfaisant pour ceux qui comme moi anticipait un spectacle de projection en hateur et des coulées de feux épeurantes.  Rien de cela.   La descente se fait par un sentier different.  Tracé dans le lit d'une epaisse couche de cendre volcanique la progression en douceur dans cette pente est comparable à la descente d'une pente de ski en botte sur une epaisse surface de granuleuse à la différence que la cendre s' immisce dans la moindre ouverture des bottes jusqu'au point de les remplir nous prévient le guide.  Plus prévoyant que lui j'ai apporté mes jambières de randonnées (gate) dans mon sac à dos.  Le début de la descente procure une sensation plutot agréable sauf que nous l'effectuons en continue et qu'à mi-chemin laissez moi vous dire que les genoux chauffent.
Rendus au camp de base Pauline m'attends.  Elle a passé une agréable journée en compagnie d'une autre excursionniste qui comme elle avait pris l'intelligente décision de rebrousser chemin a temps.  Cette Française, Parisienne  loge ici à Stromboli.   Elles ont pris le thé ensemble à son appartement et visité l'ile.  C'est sous l'éclairage d'une merveilleuse lune quasi pleine que nous reprenons la met pour une durée de deux heures jusqu'à Lipari.  Je suis fourbu suite à cette exigente randonnée et conscient que demain matin nous devons nous lever tôt pour finaliser le bouclage des valises en prévisions de notre départ de l'ile réservé pour 08h30.
J'aurais été déçu de ne pas avoir réalisé ce defi que je voyais comme l'apogée de notre voyage en Sicile.  Je n'ai donc aucun regret concernant l'ascension du volcanique sauf que la préparation, le temps, l'énergie, l'effort consentie pour cette activité sommes toute un peu banal si je la compare à toutes les beautés, les saveurs, les doux moments vécus lors de ce voyage.  Les attraits les plus beaux ne sont pas nécessairement les plus connus de par le monde.  Voilà ce que je retiens de cette expedition qui me brule encore un peu dans les jambes alors que je redige ce texte dans le train qui nous conduit vers Naples, dernière destination Italienne de ce voyage

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